Cette ressource fait partie de la piste pédagogique “Comment animer une analyse chorale ?”
2. Les enjeux : apprendre à lire une œuvre en construisant son identité de spectateur
La reconnaissance du pouvoir positif de l’interprétation subjective en interaction avec celle des autres. La confrontation avec différents regards, à condition qu’ils soient toujours épurés du jugement, permet de construire en confiance les significations d’un spectacle et de remonter vers les principaux partis pris de mise en scène. A l’écoute de la pluralité des regards, il est progressivement possible de mieux comprendre son propre regard, l’identité qui nous constitue et par le prisme duquel nous lisons le monde autant que les œuvres d’art. Cette dimension peut se résumer dans la question suivante : « Qui je suis quand je regarde ce spectacle ? »
La reconnaissance à égalité de toutes les formes et expressions culturelles. L’analyse chorale obéit au principe éthique de la reconnaissance non hiérarchisée de toutes les cultures quelle que soit leur nature, savante, classique ou populaire. Il ne s’agit pas de former un spectateur a priori « savant » qui serait supérieur ou prétendument plus compétent que les autres. Ceci impliquerait qu’il existe a priori une vérité artistique qu’une élite seule serait en mesure de dominer. Au contraire, l’analyse chorale travaille activement à accueillir le principe d’enrichissement mutuel de toutes les formes et représentations culturelles quelles que soient leurs sources.
La reconnaissance de l’importance et de la singularité d’une lecture sensible. Loin de réfuter ou de de s’opposer à des méthodologies plus techniques, l’analyse chorale sollicite chez le spectateur toutes les expressions subjectives, y compris émotionnelles. La formulation d’une émotion individuelle (ou l’expression même de sa difficulté) peut enrichir les significations au contact de perceptions et d’émotions d’autres participants. En effet, la variété des émotions ressenties pour un même phénomène scénique enrichit le sens, éprouve sa complexité tout en permettant à chaque spectateur de mieux comprendre l’orientation et la singularité de son regard.
